Les changements qui affectent depuis quelques années les viviers de talents internationaux ont eu pour conséquence d’amener les ONG et associations à but non lucratif spécialisées dans les missions d’aide internationale à adopter une approche stratégique du recrutement.
Voici cinq tendances de l’emploi dans les ONG et les associations à but non lucratif qui vont vous permettre de vous faire une meilleure idée du climat général et de décider en conséquence de la meilleure marche à suivre pour faire avancer votre mission :
1. Une demande en pleine mutation suite à la pandémie
Le COVID-19 a transformé, ou du moins secoué, la société moderne dans ses moindres aspects, ce qui est également valable pour les recrutements au sein des organismes humanitaires.
Cependant, c’est la nature de la mission spécifique de chaque ONG qui a déterminé si cet impact était positif ou négatif.
Environ un tiers de ces organisations a dû se développer pour répondre à la forte hausse de la demande humanitaire. Cela n’a rien d’étonnant quand on sait que la pandémie et la cohorte de restrictions qui l’ont accompagnée ont entraîné une envolée massive de l’insécurité alimentaire, de la pauvreté et des problèmes de santé mentale. Les gens dans le besoin se sont retrouvés plus nombreux que jamais auparavant. Les ONG et associations spécialisées dans l’humanitaire se sont ruées sur les recrutements afin de trouver le personnel dont elles avaient besoin pour faire face à l’ampleur de leur mission.
D’un autre côté, un second tiers de ces organisations a dû fermer boutique, réduire ses effectifs ou se réorienter en raison d’une demande en baisse. Dans certains cas, les services des ONG et autres organismes à but non lucratif ont connu une baisse subite de la demande. Tandis que pour d’autres encore, les restrictions liées à la pandémie ne leur ont pas permis de continuer à opérer comme avant, voire les ont complètement bloquées.
Malgré ces changements, les perspectives restent globalement positives pour les ONG, avec près des deux tiers d’entre elles qui envisagent encore de recruter du personnel l’année prochaine.
2. L’essor du travail hybride ou à distance
Le modèle du travail hybride ou du télétravail n’a pas uniquement été adopté par les entreprises : de nombreuses associations et ONG ont également adapté leurs politiques en matière de lieux et de modalités de travail.
Cela va nécessairement influer sur le fonctionnement de ces organisations. Comme le note Bev Wenzel du ROCK Center for Youth Development (Centre Rock pour le développement de la jeunesse) :
« Les lieux de travail hybrides offrent des opportunités inattendues. Les employeurs peuvent développer des équipes de meilleure qualité, le personnel est plus productif et bénéficie d’un niveau de bien-être plus élevé. Les systèmes efficaces qui étaient jusque là nécessaires sont devenus incontournables avec le télétravail, car ils améliorent notre façon de travailler. Les employés tiennent mieux leurs dossiers à jour, et les informations sont constamment disponibles et consultables par tous, ce qui nous rend plus performants et nous permet d’envisager avec enthousiasme notre croissance. »
Bien entendu, cela aura également des effets sur le recrutement dans les ONG et les associations à but non lucratif, étant donné que de nombreux candidats souhaitent désormais pouvoir travailler soit à distance, soit de façon hybride. De même, cette mutation créera probablement des opportunités pour les ONG en élargissant leur propre vivier de talents. Elles pourront ainsi se doter d’employés et de bénévoles ultra compétents.
Au lieu de mettre l’accent sur la proximité du domicile des candidats avec leur futur lieu de travail, les ONG disposent désormais d’une manne plus importante et plus diversifiée de candidats parmi lesquels choisir, et ce partout dans le monde.
Les associations et ONG qui sauront s’adapter à ce nouveau visage du travail bénéficieront d’un plus grand nombre d’options concernant qui elles décident de recruter.
3. Les nouvelles compétences et spécialisations qui ont le vent en poupe
Une autre tendance observée dans le recrutement de personnel pour des associations et ONG semble indiquer que l’on attend désormais des candidats qu’ils soient plus qualifiés et qu’ils aient des compétences plus étendues.
Selon la Foundation List, les ONG recourant de plus en plus au télétravail et aux levées de fonds en ligne, on observe une hausse de la demande pour des profils de candidats (employés comme bénévoles) plus techniques. Les compétences et les postes les plus recherchés :
- Services de santé essentiels et soins médicaux
- Support technique
- Administration de bases de données
- Levées de fonds et marketing en ligne
- Gestionnaires de dossiers
- Conseillers
Pour répondre à cette demande, plus d’un tiers des ONG sondées dans une étude de Nonprofit HR intitulée « Étude Nonproft HR 2022 sur les priorités de la gestion des talents dans les ONG » ont indiqué avoir des plans spécifiques pour privilégier les technologies reposant sur les talents (systèmes technologiques de gestion de l’apprentissage, systèmes de suivi des candidats), afin de pouvoir recruter des candidats de qualité.
4. Gros plan sur la culture du lieu de travail et le bien-être des employés
Même s’il est important d’accueillir de nouveaux visages et de les impliquer dans votre mission, pour fidéliser les collaborateurs de votre ONG et éviter les départs, votre première priorité devra consister à créer un environnement dans lequel ces talents auront envie de se trouver.
Plus d’un tiers des associations à but non lucratif (38 %) ont déclaré avoir beaucoup de difficultés à assurer la santé mentale et le bien-être de leurs collaborateurs. Le surmenage professionnel, ou burnout, est un problème qui touche les organisations de toutes natures. Les réductions de personnel obligent à travailler de longues heures et à jongler avec plus de responsabilités que jamais. Ce qui ne va pas sans créer des tensions, de la frustration et des sentiments négatifs qui impactent la culture en vigueur sur le lieu de travail.
Les problèmes de santé mentale constituent un important facteur de rotation du personnel. Si vous souhaitez attirer et retenir les meilleurs talents, vous devez instaurer une culture axée sur l’équilibre entre travail et vie privée, offrir des services et des prestations qui promeuvent le bien-être mental et créer un environnement de travail dans lequel ils pourront grandir, et non stagner.
Pour ce faire, commencez par agir au niveau de vos pratiques de recrutement et de votre lieu de travail :
- Soins médicaux adaptés
- Ressources dédiées à la santé mentale
- Remboursement de l’apprentissage et de la formation
- Sensibilisation au stress et aux méthodes disponibles pour l’atténuer et le gérer
- Formation financière
- Programmes de gestion du poids
- Accompagnement pour les gens victimes de dépendances
- Programmes d’arrêt du tabac
- Programmes de fidélisation du personnel
5. Recruter localement, dans le pays d’intervention
On observe un effort concerté des ONG et associations à but non lucratif pour recruter localement le personnel de leurs missions internationales. Après tout, les gens issus d’une communauté ne sont-ils pas les mieux placés pour la servir ?
Les avantages de cette approche, pour les ONG comme pour les collectivités locales :
- En tant qu’ONG, vous avez une ressource au fort potentiel à portée de main, des personnes qui comprennent véritablement la situation sur le terrain. Elles parlent la langue locale, connaissent des gens et maîtrisent les subtilités culturelles.
- Pour la communauté, cette approche offre de précieux emplois aux autochtones, les forme et les dote de compétences qu’ils pourront ensuite mettre à profit pour identifier et promouvoir des solutions durables dans la région.
Le défi pour les associations et ONG recrutant à l’international consiste à s’assurer qu’elles comprennent bien (et respectent) le droit du travail local et les us et coutumes en la matière, ce qui peut être difficile à faire si vous n’avez pas d’expert local spécialisé dans les RH et les opérations de paie.
Certains aspects exigent une certaine vigilance :
- Durée des contrats et obligations contractuelles
- Prestataire indépendant ou employé permanent
- Paie et avantages sociaux
Sans connaissance des RH locales, vous pourriez, même involontairement, faire peser sur votre organisation un risque de non conformité, ce qui l’exposerait à des pénalités pouvant compromettre sa mission.
Sujet connexe : ONG, associations à but non lucratif et prestataires indépendants : comment préserver votre mission d’un coûteux défaut de conformité
Recruter les bonnes personnes de la bonne façon
Les organisations à but non lucratif et les ONG doivent garder un œil sur les tendances mouvantes de l’emploi comme sur le droit du travail, d’autant que les pratiques de recrutement peuvent radicalement changer d’un pays à l’autre.
Lorsqu’il recrute des collaborateurs pour une mission dans un pays étranger, un employeur officiel comme Global Employment Outsourcing (GEO) peut s’avérer un précieux partenaire pour une ONG ou une association à but non lucratif. En effet, il est LE partenaire par excellence pour quiconque recherche un expert local pour ses RH et ses opérations de paie, et permet en outre de recruter des collaborateurs en totale conformité avec le droit du travail du pays où vous intervenez. Nos conseillers en solutions internationales peuvent vous aider à vous familiariser avec l’emploi international et ses exigences dans les pays où vous avez besoin de recruter du personnel essentiel à votre mission. Demandez à ce que nous vous rappelions aujourd’hui-même.
Découvrez plus en détail comment recruter des collaborateurs internationaux qui contribueront à faire avancer votre cause : Guide de l’emploi international à l’attention des ONG
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